Le monde moderne finira-t-il stérile ?

Publié le par Mutagènes

 

20070329.FIG000000040-22326-1.jpgLe MXC, un composé courant de notre environnement, semble détruire les embryons en phase précoce de grossesse. On savait déjà le sperme en déclin, voilà que les utérus sont en deuil.

 
 

En plein mois d'août, alors que l'opulente masse occidentale faisait frétiller ses organes reproducteurs sur des plages bondées, une nouvelle assombrit la nonchalance estivale. Un composant courant de nos insecticides agricoles et ménagers aurait des effets délétères sur la fertilité féminine. Une équipe de chercheurs de l'Ecole de Médecine de l'Université de Yale, menée par Hugh S. Taylor a ainsi découvert que le méthoxychlore (MXC) ne se contente pas d'éliminer les petites bêtes rampantes ou volantes, mais supprime également les petites bêtes croissant dans le ventre des femelles humaines. Car le MXC, un des substituts du funeste DDT, appartient à la longue liste des perturbateurs endocriniens, que les scientifiques reconnaissent depuis plusieurs années comme de sérieuses menaces sur notre capacité à nous reproduire.

 

De nombreuses substances chimiques présentes dans la vie quotidienne d'un occidental moyen, imitent en effet les actions des hormones et interfèrent sur la fonction endocrine. Le MXC se lie ainsi aux récepteurs oestrogéniques et bouleverse le développement normal des embryons. En modifiant l'expression du gène Hoxa-10, régulé par les oestrogènes, le MXC réduit la capacité de l'utérus à supporter l'implantation embryonnaire et provoque des fausses couches ou des naissances prématurées. Outre son action malthusienne, il provoque également des malformations et des cancers génitaux et

 

utérins.


 

Depuis la fin des années 1970, on constatait un lent mais sûr déclin du sperme (certaines études, comme celles des danois Carlsen et Skakkebaek, en 1992, décrivaient déjà une dégringolade de 42% de la concentration spermatique entre 1938 et 1990). L'analyse d Taylor et de ses confrères est l'une des premières à décrire les effets stérilisants sur la population féminine. On attend avec impatience les actions d'éclats des camarades faucheurs d'OGM, qui consacrent leur précieuse énergie à détruire des organismes n'ayant jamais provoqué la moindre altération de la santé humaine, mais qui semblent affreusement indifférents au lent suicide reproductif de la ménagère de moins de cinquante ans.

 

Publié dans Chronic'art

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